L’hôtel Matignon est vendu inachevé, et ses propriétaires successifs tels le comte de Matignon et Talleyrand procéderont à son aménagement. Dissimulé par une porte cochère d’ordre ionique de la rue de Varenne, l’hôtel fait face à une vaste cour d’honneur en hémicycle, entourée de deux ailes basses de communs et jouxtant sur la droite, une cour des offices. La façade de l’hôtel ne présente qu’un étage. Elle est couronnée d’une balustrade et rythmée par trois avant-corps marquant de légers ressauts sous une toiture unique assez basse. L’avant-corps central supporte un balcon et des sculptures à motifs léonins. La façade opposée, s’ouvrant sur le parc, se développe sur la totalité de la largeur des constructions du côté cour, masquant cour d’honneur et cour des offices. Les jardins, qui composent le plus vaste espace vert privé de Paris, s’étendent jusqu’à la rue de Babylone. Les aménagements intérieurs se distinguent surtout par la coupole surbaissée du vestibule, et, sur sa droite, la salle à manger fidèle aux premiers plans de Courtonne. La décoration présente des boiseries de Michel Lange, des corniches et stucs de Jean-Martin Pelletier et Jean Herpin et des panneaux peints de Jean-Honoré Fragonard. En 1935, l’architecte Bigot dirige les transformations permettant l’installation du siège des services de la présidence du Conseil ; l’hôtel Matignon devient, en 1958, la résidence du Premier ministre.