Pont Neuf (suite)

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  • Il facilitait la relation entre le Louvre, l'abbaye de Saint-Germain des Prés et la rive gauche, à l'époque des rois.Envisagée au temps du roi Henri II, en 1556, la construction du pont se heurta à l'opposition du prévôt des marchands et à celle des boutiquiers installés sur les autres ponts qui ne voyaient pas la nécessité de l'ouvrage.

    La première pierre ne fut posée que par son fils, Henri III, en 1578, en présence de la reine mère Catherine de Médicis, sous la direction de Baptiste Androuet Du Cerceau. Interrompus pendant les troubles de la Ligue, les travaux sont repris par Henri IV qui l'inaugura le 20 juin 1603. Il le baptisa quatre ans plus tard du nom qu'il porte aujourd'hui.

    Conçu par une équipe de cinq architectes, il est formé de deux segments, l'un de cinq arches et piles biaises, l'autre de sept arches de même modénature ; les segments sont reliés entre eux par un terre-plein artificiel issu de la réunion de deux îlots : l'île aux Juifs et l'île du Patriarche ou de la Gourdaine.

    Sur ce terre-plein est érigée la statue équestre de Henri IV qui, selon le souhait de Louis XVIII, remplaça celle brisée par les révolutionnaires et qui datait de 1614. Au-dessus de la seconde arche s'élevait, à la demande de Henri IV, la pompe dite «La Samaritaine » qui alimentait en eau de la Seine les palais du Louvre, des Tuileries et les quartiers. Sur sa face principale, se trouvait un bas-relief en bronze doré évoquant la rencontre du Christ et de la Samaritaine au puits de Jacob. Le bâtiment était surmonté d'un campanile et d'une horloge astronomique, démolis et remplacés un siècle plus tard.

    Le Pont-Neuf eut immédiatement un succès considérable non seulement en raison de sa largeur mais parce qu'il était le premier pont dépourvu de maisons, permettant ainsi de voir couler la Seine jusque-là restée invisible aux Parisiens.

    Il provoqua l'enthousiasme des foules, reconnu comme le point de rassemblement, pendant deux siècles, de tous les plaisirs raffinés ou vulgaires de la capitale. Un dicton n'affirmait-il pas qu'on était sûr d'y rencontrer « un moine, un cheval blanc et une fille de joie ».

    Si le nombre des personnes galantes y était extrêmement élevé, il rivalisait avec celui des mauvais sujets, voleurs, charlatans et bandits de tout poil.

    Le petit commerce y prospéra avec les bouquinistes et autres marchands ambulants. Il devint le siège d'une foire perpétuelle et grouillante. C'était aussi un espace de prestige, lieu d'expositions publiques des peintres de l'Académie Saint-Luc le jour de la Fête-Dieu.

    Plus près de nous, Christo l'emballa durant quinze jours, du 23 septembre au 6 octobre 1985, laissant seule la chaussée découverte. Le Pont-Neuf a été restauré au milieu du XIXe siècle, ses arches abaissées en anse de panier de façon à diminuer les pentes du dos d'âne.

    La Ville de Paris a entrepris d'importants travaux de réfection et d'étanchéité. Commençés en 1990, ils s'étaleront sur plusieurs années.

    Construit en 1578 et 1604.

    Long de 238m, large 20m, il est divisé en deux parties séparées par le terre-plein où est érigée la statue d'Henri IV.

    Sept arches sur le grand bras, cinq sur le petit bras, toutes en maçonnerie et à peu près en plein cintre.

    L'ouverture des arches est de 15 à 19m sur le grand bras de la Seine, de 10 à 16m sur le petit bras.