La Tour Montparnasse (suite)

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LA REALISATION DU PROJET MAINE MONTPARNASSE

Le schéma directeur de circulation de Paris, prévoyant la modification du Quartier Montparnasse, date de 1956. Il entérine le projet de déplacement de la Gare Montparnasse autour duquel va s'articuler toute l'opération de remodelage du quartier. Cette opération, coordonnée à partir de 1958 pour une Société d'Economie Mixte, va couvrir 8 hectares faisant disparaître nombre de rues particulièrement vétustes, les rues Moulin de Beurre, Bourgeois, Perceval, de Médéah, une grande partie de la rue Vercingétorix. Comme pour l 'Exposition Universelle de 1889, il fallait un phare à cette opération : la Tour Montparnasse à l'emplacement même de l'ancienne gare. La grande tour fut réalisée en une seule phase de la fin de 1969 à la fin 1972. L'ensemble de ses 58 étages de près de 2.000 m², représente 112.000 m² en superstructure.

Les contraintes concernant l'implantation de la tour Montparnasse étaient de trois natures :
- celle provenant de la présence du métro ;
- celle provenant de la nature du sous-sol ;
- Celles inhérentes à la construction du tout immeuble de grande hauteur.
Des raisons d'urbanisme ont conduit à édifier la Tour au dessus du métro. Le principe adopté a été de dissocier complètement Tour et métro en enfermant le métro et ses fondations dans un corset, en descendant les éléments porteurs de la Tour indépendamment et en enjambant le métro par des poutre-ponts. Au niveau des fondations du métro, le sol est constitué par une couche calcaire de 10 à 12 m de profondeur, surmontant l'argile plastique sur 20 m., les marnes sur 10 m. avant d'atteindre la craie à 62 mètres. Le principe à été de s'appuyer sur la craie par l'intermédiaire de 56 pieux moulés sur place ; de ce fait, le banc calcaire sur lequel le métro et les autres bâtiments ont été fondés, ne reçoit pas la charge de la Tour.
Le bâtiment lui-même est constitué par un noyau de béton recevant les effets du vent, des planchers et une structure métallique aussi allégée que possible. La technique utilisée dans la réalisation de ce noyau est le coffrage glissant et la charpente métallique est classique.
L'aspect extérieur de la Tour en glace, (baie, allèges) aluminium, bronze, dégage les verticales de structure et reflète le ciel en même temps que sa forme courbe (amande crevassée sur deux extrémités) allège encore le volume général.

Architectes : MM. BEAUDOUIN, CASSAN, de MARIEN et SAUBOT.
Hauteur : 209m. Largeur : 32 m. Poids : 120.000 Tonnes. Profondeur des fondations : 70m. Etages : 58 plus la terrasse, 59e. Ascenseurs : 25. Monte-charge : 2.
Sur les 58 étages, 52 sont occupés par des bureaux (pouvant accueillir jusqu'à 5.000 personnes), la surface par étages étant en moyenne de 1.700 m².
2 étages sont ouverts au public, le 56e et le 59e étage, la terrasse, 3 réservés aux installations techniques. La puissance égale celle d'une ville de 30.000 habitants. Au 59e étage a été aménagée la plus haute terrasse de Paris. Par beau temps le regard embrasse une zone de 40 km de rayon ; on peut voir les avions décoller d'Orly. Conçues pour la sécurité des visiteurs, les rambardes peuvent être escamotées en 120 secondes pour permettre un atterrissage d'hélicoptère.
L'édification de cet immeuble, le plus haut d'Europe, à suscité de multiples controverses. Chaque nouveauté inquiète et jamais édifice parisien ne subira autant de critiques que la Tour Eiffel, chère au cœur de tous. Les tours ont leurs détracteurs ; ils n'empêcheront jamais que, depuis la Tour de Babel, l'homme rêve de monter vers le ciel et de dominer la terre.